#TechForPlanet, Station F, le 11 décembre dernier

Lundi 11 décembre a eu lieu à Station F, « Tech For Planet« , événement organisé en marge du « One Planet Summit » du lendemain. Numa a souhaité au travers de cette initiative montrer une des caractéristiques montantes de l’écosystème entrepreneurial et tech « à la française » : une conscience grandissante des enjeux sociétaux et environnementaux avec de plus en plus d’entrepreneurs mettant ces problématiques au cœur de leur projets.

 

En marge des conférences, tout au long de l’après-midi, 30 start-ups exposaient leurs solutions : depuis l’increvable qui développe un électro-ménager résistant, réparable, améliorable et personnalisable (à l’antithèse donc de l’obsolescence programmée) à Qarnot qui commercialise de la puissance de calcul grâce à un cloud décentralisé dont la chaleur est exploitée sous forme de radiateur numérique pour chauffer gratuitement des immeubles.

 

Bertrand Piccard a introduit l’après-midi de conférences avec un constat simple : ce n’est pas en promettant un mode de vie moins agréable (moins de mobilité, moins de confort) que la majorité pourra être embarquée dans les transitions nécessaires de nos sociétés. Néanmoins, ce n’est pas pour cela qu’un mode de vie sobre en énergie et avec un impact moindre sur l’environnement ne peut pas être agréable et attirant. Il a donc voulu prouver qu’on pouvait être mobile sans énergie fossile. Quelle démonstration plus marquante que de faire le tour du monde en avion sans autre énergie que celle du soleil ?

A la présentation de son idée, tous les experts aéronautiques étaient unanimes, le projet d’avion de Solar Impulse était impossible. Puisque le projet était irréaliste pour les ingénieurs qui font voler les avions depuis plus d’un siècle, Solar Impulse est allé consulter des spécialistes d’autres domaines et a notamment trouvé des solutions auprès du secteur… de la construction navale. En s’inspirant de leur techniques, ils ont pu construire un avion répondant aux contraintes de poids (celui d’une voiture particulière) et d’envergure (celle d’un Boeing 747) liées à l’utilisation de l’énergie solaire.

Pour changer les « règles » d’un secteur comme l’aéronautique, les outils et méthodes employées ne peuvent être une « amélioration » du passé, il faut aller chercher d’autres techniques, ailleurs.

L’autre constat fait par Bertrand Piccard est que toutes les technologies utilisées par Solar Impulse existent depuis longtemps, dans d’autres secteurs certes. Beaucoup existaient bien avant l’aéronautique !

Toutes les technologies nécessaires pour changer les choses existent déjà !

Ainsi donc les low tech, de par leur frugalité intrinsèque pourraient permettre des réponses sobres à de nombreuses problématiques sociétales et environnementales,  avec des externalités négligeables. Dans cette logique, la Solar Impulse Foundation s’est donc fixé comme mission de recenser les 1000 technologies les plus efficaces pour changer les choses en faveur du climat.

 

Après la simplicité des solutions techniques existantes, Gilles Bœuf a décrypté une autre source d’inspiration majeure pour des solutions technologiques plus efficaces en termes de rendement. Pour illustrer la sobriété et l’efficacité des solutions développées par la nature et donc l’intérêt de faire davantage appel au bio-mimétisme, il a notamment pris l’exemple du papillon « dragonfly » aux « caractéristiques techniques » étonnantes !

Un rapport performances techniques / consommation d’énergie hors du commun

 

Explorer le mix énergétique de demain dans un environnement contraint : Quel meilleur environnement que celui d’un bateau pour expérimenter l’énergie de demain ?

Toujours dans une logique d’inspiration par la nature, le projet Energy Observer a pour objectif d’expérimenter au cours d’un tour du monde pour identifier les techniques de production d’énergies de demain : des panneaux photovoltaïques pour le solaire, des éoliennes à axe vertical et une aile intelligente qui, en tractant le bateau, permet de convertir ses moteurs en hydro générateur pour alimenter ensuite les piles à hydrogène. Le mix énergétique de ce bateau a pour objectif de préfigurer celui des réseaux énergétiques de demain.

123m2 de panneaux solaires, 2 éoliennes, 1 aile intelligente, des moteurs se transformant en hydrogénérateur pour alimenter les piles à combustibles… tout un écosystème énergétique pour un tour du monde autonome et zéro carbone.

 

Energy Observer part pour un tour du monde de 6 ans en 101 étapes. Celui-ci aura pour double objectif de tester l’ensemble des ces technologies en situation extrême, mais également de s’inspirer de solutions découvertes au fil de ces étapes.

 

Ce premier chapitre de conférences de l’après-midi renvoie un message simple mais optimiste : Low-tech, transfert d’un secteur à l’autre, bio-mimétisme, les techniques mobilisables pour un futur soutenable existent, les sources d’inspirations nous entourent pour construire les solutions d’avenir.

Après cette première partie dédiée à l’investigation des solutions que peut nous inspirer la nature, dans un prochain post les interventions sur le rôle de la finance pour un développement plus durable.

 

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